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"Sud ! L'antre porteur de rêves où bien commencer l'itinéraire d'un regard sur la Tunisie. Ce pays dont la carte ressemble à une femme enceinte. Palmiers koubas, turbans taciturnes, espaces infinis et regards débridés... Le Sud, qui s'ouvre et se ferme, est le meilleur diaphragme pour capter l'insaisissable Tunisie" (1).

"Les oasis ! Le Sud ! Le Désert ! Mots magiques, mots prestigieux, évocateurs de pays mystérieux que l'imagination nimbe de beautés sublimes et enchanteresses. Il n'est pas un de nous que ces mots n'aient fait rêver, qui n'ait ressenti, à leur appel, un choc ou un éblouissement; pas un, sans doute, qui n'ait désiré s'évader de nos servitudes de civilisés, de nos obligations implacables, échapper à la société souvent décevante des hommes et fuir aussi bien nos hivers parfois glacés, pour errer sans entrave dans ces pays de soleil radieux et de liberté triomphante" (2)

"O toi dont la pensée se porte vers les cités et leurs plaisirs, Imite celui qui aime le désert et ses splendeurs. Tu méprises les tentes légères et tu vantes les maisons construites en terre et en pierre ! Si tu savais ce que renferme le désert, tu me comprendrais. Si tu t'étais promené le matin, sur le tapis de sable constellé de touffes d'herbes semblable à des pierres précieuses! Si pendant une belle nuit éclairée par la lune, tu étais monté sur une hauteur et si tu avais parcouru de l'oeil le pays environnant, Tu aurais vu, dans le calme immense, les troupeaux d'antilopes s'ébattre joyeusement et brouter les plantations parfumées, et ce spectacle aurait dissipé tes chagrins, et ton coeur aurait été rempli de joie. Les anciens l'ont dit: La beauté de l'âme n'existe que dans un vers poétique (ou sous une toile en poil), La raison ne se trouve pas dans les maisons construites avec du limon ou de la pierre " (3)

 

Le désert, source de l'imaginaire arabe

 

Les images de Lehnert nous renvoient aussi bien aux fantasmes des occidentaux en mal d'exotisme qu'à la poésie arabe, source même de l'imaginaire et de la langue, elle-même née aux confins du désert. C'est dans le déser qu'Ismaël et sa mère sont chassés par Abraham : "destin tragique qui porte déjà en lui cette fulgurance de l'eau ou du poème". Si le désert est évacué dans le Coran, il est pourtant constitutif de cet imaginaire, loin de la simple photogénie d'un paysage : "Là où déserter en français, c'est rendre un lieu désert, "ashara" en arabe c'est aller dans le désert. Les Bédouins connaissent les sources, les puits et le nombre de jours de marche. Deux mots, deux mondes, ou quand un mot seul définit tout un monde." (4) 
Et Lehnert qui prend justement ses photos quand les deux imaginaires coïncideraient...

Les photographies de désert de Lehnert, résultat d'un patient travail de préparation et d'attente pour prendre le cliché au meilleur moment, souvent après une tempête de sable quand la lumière est la plus naturelle, et le soir quand les ombres s'étirent sur les dunes, semblent figer hommes et bêtes dans l'attente d'un événement improbable si peu important au vu de l'infini du temps et de l'espace : elles atteignent pour la plupart des sommets de simplicité et de poésie.

"Au printemps 1914, grâce à son ami Etienne Dinet, Lehnert trouve une caravane qui se rend de Nefta à Laghouat et qui accepte qu'il fasse route avec elle. Il loue des dromadaires pour transporter son matériel photographique. Il voyage vêtu comme ses compagnons et partage leur vie sous la tente, essuyant des tempêtes de sable et errant parfois pour retrouver sn chemin, sinon un puits". En relisant le témoignage d'ElianeBernet, comment ne pas imaginer la scène où quelques années plus tard Ruldolf Lehnert raconte à sa fille ses souvenirs du grand désert ?

Quant aux "modèles" utilisés, Bougault avait photographié les Chaamba, méharistes des compagnies créées par le général Laperrine (pacificateur du Sahara), ces"gendarmes du désert...hommes infatigables, musclés, agiles, richement dorés par le désert, aimant l'indépendance et les aventures..., pisteurs experts, guides incomparables, méharistes émérites... extraordinaires vaganbonds.."(5) J'ai noté sur les photos de Lehnert une différence dans la forme de l'avant de la selle sur les dromadaires mais ne saurai dire avec certitude si Lehnert a eu recours ou non aux mêmes figurants. Je précise surtout que le concept d'un désert "désert" est totalement étranger à Lehnert : le désert, comme la rue arabe ou l'oasis, n'est pour lui qu'un décor, un merveilleux décor, pour imaginer une scène, une histoire, une image en fin de compte où l'homme est toujours présent..

Ces images du désert eurent un trés grand succés internationnal car elles figurent dans un numéro "spécial L&L" du National Geographic dès 1914, et elles furent éditées dans les années 30 jusqu'au Japon par la firme Sekaido qui les reprit avec deux vues des Pyramides dans une pochette sous le titre bien imprécis : " Le désert d'Egypte"..

 

L'oasis, image du paradis

 

Quant à l'oasis, modèle du jardin arabe, (une carte L&L montre même la récolte de dattes dans la cour d'une maison de ville) il offre l'idée de réparation, de la fraîcheur dans l'ombre. 
Le Coran a fait du paradis un jardin et c'est de l'oasis qu' est née l'idée de jardin, par ailleurs lieu idéal de rencontre pour les amoureux; ce sera d'ailleurs le titre d'une photograpie de Lehnert : "Dans les Jardins d'Allah" (négatif 2128) où deux jeunes amants s'enlacent dans le jardin Landon de Biskra. Mais c'est aussi le titre du fameux roman de Robert Hichens.

"Fille du désert et du manque", la poésie arabe sans cesse alertée par la solitude et le manque, a ainsi produit de nombreuses odes et élégies (qasida) qui donnent à l'image la prééminence à l'idée et qui célèbrent les jardins parfumés, les fontaines destinées à réjouir les coeurs altérés, les nuits éclairées de lune où circulent le vin ambré, les figues et les dattes fraiches aussi bien que les filles offertes et les tendres éphèbes aux yeux de gazelle que l'on retrouve dans les Types et Portraits...(6)

Les photographies de Rudolf Lehnert restituent cette mise en image par la poésie arabe de ce qui satisfait ainsi l'homme du désert.
Le "palmier", cliché s'il en est, a ansi été célébré maintes fois par les poètes : "Sois nous propice, ô palmier, ô frère d'Adam, Tu nous donnes les dattes dont nous ne comptons plus les espèces, Tu nous donnes ton tronc pour soutenir les maisons, Tes palmes assemblées sont pour nous des lits moelleux, Tes poils font des cordes plus solides que celles faites avec la laine de chameaux, Ton coeur est comme un pain qui rassassie, Ton sang est comme un lait qui nous rafraichit au printemps" (7) 
Comme en écho, Gide écrit dans les Nourritures terrestres : "il y a déjà un grand plaisir, Nathanael, à déjà tout simplement affirmer: le fruit du palmier s'appelle datte et c'est un mets délicieux "...

Bien sûr, comme pour le désert, ces photographies racontent souvent une histoire : un conseil, une visite, une rencontre, l'arrivée d'un messager, des jeux d'enfant, ou sont plus abstraites comme cette magnifique contemplation, autant de scènes poétiques et simples mais toujours savamment organisées qui jouent sur un imaginaire universel et laissent libre cours à l'imagination de chacun... Prises dans le sud algérien et tunisien lors d'une campagne de deux mois en 1904, elles ne sont presque jamais localisées et il faut avoir recours aux légendes des livres publiés à l'époque, notamment Nordafrica (E. Kuhnel, Berlin, Ernst Wasmutt,1924) ou à quelques souvenirs visuels pour identifier les oasis de Bou Saada, Biskra, El Oued, Temacin, El Kantara et Touggourt en Algérie, Nefta, Gabés, Gafsa et Tozeur en Tunisie.

S'agissant des oasis, les guides les plus pressés s'en tiennent le plus souvent à la description de celle de Gabés "sans contredit et sans comparaison possible la plus belle de l'Afrique du nord, laissant loin derrière elle Biskra, Tozeur, Gafsa et Tripoli..." Les auteurs décrivent la richesse "tropicale" de la végétation bien sur, mais aussi "les vestiges vénérables de l'Antiquité"avec ces femmes "revêtues de la robe qu'elle porte sans couture qui les drape sculpturalement" et le paysage qui "vous transporte dans les temps bibliques, perpétuel sourire de la nature..."(8)
Un autre guide est encore plus explicite : "Nous sommes en plein Djerid, c'est-à-dire au pays des oasis. Nous allons constamment en rencontrer sur notre route; nos lecteurs nous pardonnerons que nous ne puissions toutes les décrire. Nous les prions de se reporter à notre chapitre "Gabes" (9).

André Gide , avec d'autres, saura caractériser chacune de ces oasis, bien qu'il ne les ait point toutes visitées (Gabés en particulier), et il résume fort bien dans "Les Nourritures terrestres" ce que l'on doit en penser : "Oasis! elles flottaient sur le désert comme des îles; de loin, la verdeur des palmiers promettaient la source où leurs racines s'abreuvaient; parfois elle était abondante et des lauriers-roses s'y penchaient. -Ce jour-là, vers dix heures, lorsque nous arrivâmes, je refusai d'avord d'aller plus loin; le charme des fleurs de ces jardins était tel que je ne voulais plus les quitter; -Oasis! (Ahmet me dit: la suivante est beaucoup plus belle.)(10)

Lehnert  ne s'est pas contenté de Gabes et c'est à une évocation de toutes les oasis "merveilleuses et captivantes " à laquelle il nous convie, ayant lui-même succombé aux charmes du grand sud où il finira ses jours.

 

LEHNERT et "l'Ecole de Biskra"

 

C'est lors de ses voyages dans le sud à Biskra peut-être ou à Bou Saada où Etienne Dinet s'installe définitivement en 1904 que Lehnert a pu rencontrer le peintre grâce auquel il aurait été admis pour la première fois dans une caravane en partance pour le grand sud (11). Il y a sans doute fréquenté le cercle d'artistes qui séjournait l'hiver dans cette "station touristique" (à deux jours de train de Tunis). Ecrivains, peintres et photographes venaient passer la saison d'hiver dans la ville fameuse pour ses thermes et la pureté de son air, son oasis, son village arabe et aussi ses Ouleds Nails, bédouines richement parées qui, selon la légende, se prostituaient afin de se constituer une dot et se choisir elles-mêmes un mari à leur retour dans leur tribu.

Il serait passionnant d'analyser les correspondances artistiques qui peuvent exister entre les photographies de Lehnert et l'art des photographes Maure, Bougault et Fréchon ou des peintres Lazerges, Guillaumet, Girardet, Bompard et Dinet (12), lesquels n'avaient pas attendu Lehnert pour portraiturer les Ouleds Nails ou composer des scènes de la vie quotidienne et des paysages, où le souci plus ou moins ethnographique du photographe sert souvent d'inspiration à la composition plus décorative du peintre. Il est ainsi intéressant de chercher en amont les influences indéniables que l'on peut trouver dans l'art du photographe français Emile Fréchon (13) qui dès les années 1890 photographiait admirablement le sud algérien que ce soit l'oasis ou le désert. 

Une exposition à la Fondation Cartier à Paris consacrée au Désert a clairement montré en effet la parenté artistique incontestable entre les deux photographes sur ce thème, l'art de Fréchon, surnommé le Millet de la photographie, et injustement méconnu du grand public, restant fidèle au picturialisme dont il était un des maîtres reconnus, avec un travail toujours trés minutieux sur les négatifs, et la photographie de Lehnert paraissant plus naturelle, plus pure diront certains, s'inspirant plus de la peinture orientaliste académique que du naturalisme de Millet.

Quant à la peinture, il me semble opportun de citer la savoureuse anecdote rapportée par Alexandre Roubtzoff: "Quelqu'un ... m'a demandé une vue d'un joli marabout, avec un ou plusieurs palmiers sur le fond de la mer bleue et du ciel bleu, et si possible, avec un chameau prés du marabout... Je connais, en Tunisie, beaucoup de jolis marabouts mais ils ne sont pas précisément au bord de la mer, et des chameaux ne se tiennent pas toujours sous un joli palmier à côté d'un joli marabout!.. Je crois que ce spectacle de l'"orientalisme conventionnel" n'existe que dans l'imagination de personnes qui, sans connaître les vraies beautés des pays d'Orient ont une fausse interprétation de ces trés beaux pays, Tunisie, Algérie, Maroc" (14) .

Certains classeront sans doute Lehnert dans la famille de "l'orientalisme conventionnel"... Certes, Lehnert n'a jamais photographié de "marabout au bord de la mer", mais en Egypte, quelques années plus tard, par la magie d'un trucage en laboratoire, deux bédouins arabes du Sahara se retrouveront en train de prier devant un steamer remontant le canal de Suez ...

 

L'apport de la couleur

 

"Tout ce que l'on a pu lire ou entendre sur le désert n'est qu'un pâle reflet de la réalité. Nul pinceau, fût-il celui du plus génial des artistes, ne saurait rendre complètement l'éblouissante fantasmagorie des colorations variées à l'infini, tantôt brutales, flamboyantes comme un foyer d'incendie, tantôt diaphanes et d'une délicatesse de nuances impossibles à traduire." (15)

La coloration des images L&L sert sans doute davantage les images d'oasis où la luxuriance de la végétation, écrin paradisiaque pour le corps de l'homme, s'accommode parfaitement de la richesse des couleurs choisies. Pour le désert, l'idée d'infini de l'espace et du temps reste sans doute incomparable dans les tirages argentiques, mais aussi dans les héliogravures et cartes postales "couleur sahara" qui uniformisent et rendent parfaitement crédible l'image par la singularité même de cette couleur.
On notera cependant qu'un léger effet de dégradé atténue le contraste entre le sable et le ciel dans les images de désert, que les couleurs varient selon l'heure de la journée et que le bleu du ciel saharien est infiniment moins intense que celui des rivières qui irriguent les oasis, décor d'innombrables scénettes où s'exprime parfaitement l'art incomparable de conteur de Lehnert qui parfois embrase l'oasis par des soleils couchant rougeoyants qui transfigurent l'image originale, répondant ainsi à l'attente de Leon Lehureaux...


(1) Abdelkrim GABOUS La Tunisie des photographes, Paris, Paris audiovisuel, 1994 page 31

(2) Leon LEHUREAUX, Le Sahara et ses oasis, Alger, Baconnier, page 7

(3) Leon LEHUREAUX, op cit , pages 178 et 179 , hymne berbère tiré de GBM FLAMAND dans De l'Oranie au Gourara

(4) Le Désert (Paris, Actes Sud, 2000) Nous citons ici longuement l'article insispensable de Mounira KHEMIR (dont on attend toujours une synthèse consistante sur la photographie orientaliste): L'infinitif de l'image du désert et ses représentations. Le livre est aussi le catalogue de l'exposition CARTIER où l'on peut ainsi mettre en parrallèle les images trés proches du désert de FRECHON et de LEHNERT.

(5) Leon LEHUREAUX, op cit, pages 193 et 194 : LEHUREAUX cite ces phrases éloquentes de Piere LOTI: "Chaque matin, s'éveiller en un point différent du vaste désert; sortir de sa tente et se trouver dans la splendeur du matin vierge; détendre ses bras, s'étirer demi-nu dans l'air foid et pur, sur le sable; enrouler son turban et se draper de ses voiles de laine blanche; se griser de lumière et d'espace; connaître, au réveil, l'insouciante ivresse de seulement respirer, de seulement vivre... Et puis partir, trés haut monté sur le dromadaire éternellement marcheur, qui va l'amble égal jusqu'au soir. Cheminer en rêvant, cheminer, cheminer toujours, ayant devant soi la tête poilue ornée de coquillages et le long cou de le bête qui fend l'air avec des oscillations de proue de navire. Voir les solitudes passer aprés les solitudes; tendre l'oreille au silence, et ne rien entendre ni un chant d'oiseau, ni un bourdonnement de mouche, parce qu'il n'y a rien de vivant nulle part..."

(6) Nous nous référrons ici à La Poésie Arabe, Anthologie traduite et présentée par René R.KHAWAM (Paris, Phébus, libretto, 1995): indispensable pour "s'initier" à l'imaginaire arabe, en complément de la croyance religieuse: "Méfie toi des poètes" dit le Coran, "ne vois-tu pas qu'ils divaguent dans leurs vallées et qu'ils passent leur temps à dire ce qu'ils ne font pas". Vaste sujet!

(7) Leon LEHUREAUX, op cit page188

(8) Algérie et Tunisie, GUide CONTY, Paris, 1912, page 358

(9) Tunisie, Guide d'hivernage 1906-1907, page 102

(10) André GIDE, Les nourritures terrestres, Pléiade, Paris, 1998, page 235

(11) C'est Philippe CARDINAL qui parle, selon le témoignage qu'il a recueilli de Eliane BERNET, la fille de LEHNERT, de la recommandation de "son ami" DINET donnée à LEHNERT . LEHNERT tint sans doute à rencontrer DINET peintre déjà célèbre en 1904, à Bou Saada ou à Biskra, où il dut aussi certainement voir l'oeuvre de FRECHON. Une rencontre entre les deux photographes paraît aussi plausible, bien que FRECHON ne séjournât à Biskra que lors de la saison d'hiver.

(12) Lynne THORNTON, Les Peintres Voyageurs, Paris, ACR, rééd 2201 pour les peintres .. Une synthèse serait à faire sur cette "Ecole de BISKRA" où les rapports entre la peinture et la photographie tiendraient une place de choix... Dans l'ouvrage plus récent de Marion VIDAL-BUE, l'Algérie du sud et ses peintres (1830-1960), Paris Méditerranée-Edif 2000, 2003, on trouve page 26 "La Palmeraie", peinture de DINET que nous reproduisons sur le site (Oasis) et qui est la copie conforme de la photographie numéro 789 du catalogue tunisien de LEHNERT et LANDROCK. La peinture ayant été exposée à un salon en 1937, il est plus que probable qu'il s'agisse ici d'une copie de LEHNERT par DINET ! Voir aussi dans le même ouvrage(page 24) la peinture peu connue "Chameliers dans le désert" par DINET.

(13) Les images de Emile FRECHON, dont beaucoup ont disparu lors du bombardement de la maison de ses soeurs cadettes, ont été diffusées sous sa signature en tirage photographique avec le cachet FRECHON-BISKRA et sans doute sous celle de BOUGAULT qui était aussi éditeur de cartes postales. Des clichés de FRECHON se cachent donc certainement dans la série de cartes postales en hélio consacrée à BOUGAULT par les Editions Horizons de Fance (notamment "la prière au désert..Une série de qualité éditoriale médiocre fut également éditée pour le Gouvernement Général de l'Algérie par Jean GEISER, peut-être entre 1921 et 1923, dates de la mort de FRECHON et de GEISER.. Une de ses photos (signée!) est incluse dans l'agenda PLM 1922 ("Mariage à Touggourt").. On trouve ensuite ses photos (avec quelques images de GEISER et d'autres) reproduites en cartes postales par ADIA Nice en sépia et en couleurs, reprises plus tard par Alexandre SIRECKY à Oran et JOMONE à Alger qui recolorièrent dans les années 1950 les clichés sur des cartes dont la plus récente que nous ayons trouvée a été postée en 1967!!! Un cliché en "real photo" representant" l'appel du Muezzin" a été egalement édité par Edition CARDINET, ALger;On espère la parution d'un ouvrage sur ce passionnant photographe dont l'oeuvre a été retrouvée en grande partie grâce aux efforts des frères DI MARIA qui ont organisé deux expositions FRECHON à La Galerie A L'Image Du Grenier sur l'Eau à Paris. Il faut, en attendant, essayer de trouver le numéro spécial de L'Algérie pittoresque et artistique consacré en 1892 à Biskra avec des textes et des photos de FRECHON lui même qui était journaliste d'origine.

(14) Halya HAMZA, Alexandre ROUBTZOFF, peintre tunisien,Tunis, Alif Les Editions de la Méditerranée, 1994, pages 50 et 51

(15) Léon LEHUREAUX, op cit, page 7

 

© Michel MEGNIN août 2002 - août 2004

 

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