Paul et Arnold VOLLENWEIDER

                                                                                                                           L'autre famille de photographes suisses à Alger...


                                                                                                                               1887-1937 : de la photo-carte à la carte postale



C’est en 1887 que Gustav Arnold Vollenweider a mis les pieds sur la terre algérienne pour la première fois. Né en Suisse le 14 février 1865 dans la commune d’Aeugst, petite ville du canton de Zurich, il est alors âgé de 22 ans et vient faire un stage dans l’atelier du plus grand photographe d’Alger de son temps, son compatriote Jean Geiser. Il est accompagné par un jeune apprenti nommé Fritz Fuss qui travaille chez le père Vollenweider, photographe à Berne de renom et d’ailleurs honoré en cette même année 1887 de deux médailles gagnées à Zurich et Francfort.
Johann Moritz Emil Vollenweider ( ? -1899) est en effet photographe professionnel à Berne depuis 1860. D’abord associé à un certain A. Esher, il s’est ensuite installé à son compte de 1865 à 1872.
Après la victoire prussienne, il ouvre une succursale à Strasbourg (rue des Hallebardes) et choisit d’associer son fils aîné Emil à la gestion du studio. A Berne, il signe alors « Vollenweider et fils ».
De 1886 à 1888, Vollenweider est président de la Société des Photographes Suisses, signe évident de sa réussite et de son influence, ce qui explique aussi ses bonnes relations avec son compatriote Jean Geiser en Algérie et le stage de son fils et d’un de ses apprentis à Alger en 1887. La production de son studio est celle de l’âge qui a précédé la carte postale : tirages photographiques avec des portraits et des vues de la ville de Berne, le plus souvent en format carte de visite ou cartes-albums et parfois en vues stéréoscopiques. Vollenweider est en fait père de quatre garçons.
Emil, né en 1849, prendra sa succession vers 1895, jusqu’à sa mort à Berne en 1921. Le cadet, Johann Gustav, fera une carrière de peintre. Restent Paul Théodore, né en 1859, et Arnold, le benjamin.
Celui-ci ne reste en stage chez Geiser qu’une année. En 1891, Emil part en Italie et continue à se préparer à la succession de son père à Berne, tandis que Paul et Arnold retournent à Alger pour y ouvrir cette fois un studio. Un père et quatre fils : chacun est désormais sur le chemin que le père semble avoir tracé pour sa mâle progéniture.


1891-1896 : « Vollenweider frères »


D’autres photographes suisses ont précédé les deux frères Vollenweider en Algérie. La dynastie Geiser, bien sûr, mais aussi le couple Prod’hom, originaire comme les Geiser de La Chaux-de-Fonds et le couple David qui a tenu un studio à Genève et un autre à Blida. Cette fois, ce sont deux célibataires qui partent à l’aventure, sans doute avec un capital confié par leur père.
C’est en 1894 que le bottin signale pour la première fois à Alger le studio « Vollenweider frères » ouvert en 1891. En 1893, année où la loi accorde la naturalisation de tous les enfants d’étrangers nés en Algérie, Paul et Arnold avaient pris épouse. Arnold avec une demoiselle Justine Berger et Paul avec la fille ainée d’une des familles suisses les plus influentes de la colonie, Rose Clotilde Borgeaud. Le mariage d’Arnold ne fut sans doute pas aussi « brillant » que celui de son frère. Rose est en effet la fille ainée de Georges-Henri Borgeaud (alors décédé) et la sœur de Jules, Lucien, Charles et Paulin Borgeaud, hommes d’affaires au cœur de la communauté suisse en Algérie. C’est en 1872 que les Borgeaud étaient arrivés à Alger. De 1886 à 1889, Georges Henri Borgeaud fut consul honoraire de Suisse en  Algérie. A sa mort, son fils Jules lui succéda jusqu’en 1919. Depuis 1888, Jules dirige la société de commerce la plus importante d’Algérie et préside la Société Helvétique de Bienfaisance d’Alger dont Jean Geiser fut membre fondateur en 1872. Dès leur arrivée en 1891, les deux frères Vollenweider adhèrent à cette société.
 
Sur les deux actes de mariage, les heureux époux sont mentionnés comme des photographes domiciliés 7, rue Bruce. Située dans les quartiers touristiques de la basse Kasbah, la rue Bruce (aujourd’hui rue Hadj Omar) est en grande partie parallèle à la rue Bab El Oued et mène à la place Lavigerie. On y trouve un habitat mixte de bâtiments européens et quelques belles maisons arabes dont une ancienne caserne de Janissaires. En 1894, le bottin d’Alger confirme cette adresse pour le studio « Vollenweider frères ». Charles Klary, portraitiste et pédagogue talentueux, avait longtemps occupé ces locaux avant de s’associer à un certain Poter, puis de partir pour Paris où il poursuivit une brillante carrière. Poter avait pris seul la succession jusqu’à l’arrivée des frères Vollenweider. En 1891, la « Photographie Artistique Poter, ancienne Maison Klary-Poter » devint la « Photographie franco-suisse près la Place du Gouvernement ».
Au dos des portraits-cartes, le blason suisse et les initiales de la République Française : « platinogravure et spécialité : portraits en costumes indigènes avec costumes à disposition des clients »…


1897- 1912 : « Vollenweider-Borgeaud »

L’association entre les deux frères se prolongea jusqu’en 1896. En 1897, associé au nom Borgeaud, Paul déménage son activité de portraitiste  2, rue Dumont d’Urville puis, sans doute peu après 1900, au 75, rue d’Isly. De son côté, Arnold installe un atelier de photogravure et peut-être déjà un magasin de vente de cartes postales au 14, rue Bruce. Comment expliquer cette séparation ? Mésentente fraternelle ou décision non moins fraternelle de suivre chacun son chemin ? Le fait est qu’Arnold restera toujours fidèle au quartier touristique de la basse Kasbah proche du palais de l’Archevêché, au cœur même de l’activité photographique algéroise de 1855 à 1880. De son côté, Paul suit le mouvement de la fin du siècle qui attire la clientèle des nouveaux grands magasins vers les rues européennes d’Isly et Dumont d’Urville. Paul conservera donc un studio spécialisé dans les portraits de civils en studio alors qu’Arnold fait le choix « historique » de la reconversion vers la carte postale. En 1899, le vieux père Vollenweider meurt à Berne mais c’est aussi la naissance d’une petite Violette, fille de Paul. Le père (et photographe) est encore domicilié rue Dumont d’Urville et on retrouve cette adresse au dos des portraits-cartes signés « P. Vollenweider-Borgeaud ». L’oncle Charles Borgeaud, « négociant », est un des deux parrains présents lors du baptême.
Sur une des rares cartes postales signées « Vollenweider-Borgeaud », l’une représente le domaine d’Ain Schrouna qui appartenait à la famille Borgeaud. Ces cartes sont contemporaines du studio de la rue d’Isly dont les portraits en CDV sont signés à l’identique, c’est-dire sans l’initiale du prénom de Paul. Difficile de savoir qui est vraiment l’associé de Paul : sa femme, Charles ou un autre membre de la famille Borgeaud qui, en 1914, achète le très riche domaine de La Trappe dont s’occupe Lucien Borgeaud, ce Lucien qui édita au moins une carte postale sur le domaine ?
En 1912, Paul Vollenweider décède au terme d’une carrière discrète de portraitiste, son alliance matrimoniale flatteuse n’ayant peut-être pas contribué à l’associer à celle de son frère dont on ne le distingue donc que maintenant. Peut-être la parenté avec la famille Borgeaud a-t-elle cependant aidé au lancement de la carrière d‘Arnold avec des relations tissées au sein de la Société Helvétique de Bienfaisance et de la Société de Tir, structures nationales d’intégration de première importance pour les ressortissants suisses à l’étranger…


1897-1900 : « Arnold Vollenweider, 14 rue Bruce » 

Vers 1897, Arnold déménage donc du 7 au 14 de la rue Bruce, tout à côté d’une belle maison mauresque située au numéro 12 et à deux pas des escaliers de la rue Mahon. Conserve-t-il un temps le studio de portraitiste à la première adresse avec un atelier de photogravure à la seconde ? C’est en tout cas l’adresse du 14, rue Bruce que l’on trouve indiquée sur les premières séries cartes postales signées par Arnold Vollenweider, tandis qu’à ce jour on ne la trouve sur aucune photo-carte de visite. Si la carte postale obtient en 1894 le droit de circuler dans les colonies françaises, l’année 1897 marque en fait les vrais débuts du marché de la carte postale illustrée par une photographie reproduite en photogravure qui n’occupe alors qu’un quart de l’espace.
Ce sont les fameuses cartes dites « nuage » avec un côté entier consacré à l’adresse et l’autre à la correspondance placée à côté de l’image. Les toutes premières photogravures sur les cartes d’Arnold Vollenweider sont légendées dans l’émulsion, parfois avec un numéro, ainsi que les tirages albuminés de la fin du XIXème siècle. La signature est alors « Arnold Vollenweider, Alger, Rue Bruce, 4 ». Peu à peu, l’image gagne en espace au-dessus d’une légende désormais imprimée et l’encre devient olivâtre, comme sur les cartes éditées par Leroux. Deux séries sont alors diffusées, l’une sur Alger et l’autre sur Biskra dont le succès touristique est en plein essor. Vollenweider diffuse également des photochromies grand format encadrées d’un liseré doré sur un carton de couleur bleu avec des vues d’Alger et de Constantine, sans nul doute avec le grand spécialiste du moment, la société Photoglob Zurich. Vers 1900, Arnold décide de déménager son studio 4 rue du Diwan, nouvelle adresse indiquée au dos des cartes postales avec la mention : « Vollenweider photograveur ». Plus courte et toute proche, la rue du Diwan relie la place Lavigerie à celle du Gouvernement. Les portraits-cartes édités à cette adresse mentionnent alors de « Grandes médailles d’or » obtenues à Nice et Genève en 1899, signe d’une reconnaissance internationale toujours utile contre la concurrence. A la nouvelle enseigne « Photographie Suisse », l’activité de portraitiste se poursuit avec des portraits civils et militaires, et les portraits en costume indigène, très prisés par les clients. En 1900, quelques « Croquis algériens » édités par Jules Gervais-Courtellemont reprennent des vues non signées mais diffusées en cartes postales par Vollenweider.


1900-1904 : L’âge d’or d’Arnold Vollenweider, « photograveur »…

Devant Alexandre Leroux, qui termine alors sa carrière, l’ancien apprenti de 1887 est devenu le concurrent local le plus important de Jean Geiser et signe désormais ses cartes postales « Vollenweider photograveur ». La carte postale vit alors les débuts de son âge d’or. Le catalogue Vollenweider s’élargit aux communes de Bône et Blida, mais aussi aux petites villes d’Ain Taya, L’Arba, Dellys, Milianah, Rovigo (séries qui varient entre une dizaine et une vingtaine de numéros). Alger et Biskra étaient les collections les plus importantes, la première avec au moins 183 numéros et la seconde avec plus de 160 cartes. On y trouve quelques photographies également éditées par Jean Geiser : échange ? Concurence ? Echo lointain du passage d’Arnold chez Geiser en 1887 ? Les légendes en typo arabe ou moderne permettent aujourd’hui d’identifier des séries successives où un  numéro peut correspondre à des photos différentes. Vollenweider avait aussi inclus quelques types kabyles dans sa collection sur Alger et dans une autre série « Algérie » plus générale, plus rare mais riche d’au moins 150 titres. Sa nouvelle collection « Kabylie » comporte aussi plus de 100 numéros, dont une édition cosignée Lugon Moulin. Sur toutes ces séries, les vues sont le plus souvent remarquables avec un recentrage choisi qui valorise le focus de la photographie. Vollenweider innove aussi avec quelques audaces graphiques ou éditoriales dont une curieuse série sur papier argenté à l’aspect écaillé. Paradoxalement, la photogravure souvent moins précise que celle de Geiser ajoute à la poésie d’un ensemble que les collectionneurs recherchent de plus en plus. Une série en couleurs (numéros 500) reprend les photochromies grand format. Vollenweider est alors à son apogée. En 1903, le voyage de Loubet en Algérie est l’occasion de concurencer encore Leroux, Geiser et le moins connu Jean Madon, avec une série consacrée à l’événement. Sans doute à cette occasion, Vollenweider édite avec la veuve Thomas un « Alger ancien et nouveau, 1830-1903 » où l’on retrouve l’essentiel de ses collections sur la ville. 
Une série d'actualité est également consacrée au voyage du Gouverneur Général au Figuig, images peut-être rachetées à un militaire, comme le faisait souvent Jean Geiser.
Arnold Vollenweider publie enfin un album en offset sur « Alger et Blida, 30 vues pittoresques ». La maquette « Art Nouveau » y est en tous points identique à celle du « Tunis et ses environs » publié par Lehnert & Landrock à Tunis vers 1907. Une rencontre à Alger entre les deux photographes germanophones, Rudolf Lehnert et Arnold Vollenweider, semble donc probable d'autant qu'il existe quelques tirages photographiques signés Vollenweider avec un tampon sec très proche de celui du fameux studio tunisien.


La collection « Alger 1838 », un dessinateur suisse édité par un autre suisse…

Une série Vollenweider « Alger 1838 » reproduit un ensemble de gravures (non signées) qui évoque la ville au tout début de la conquête française. Une série concurente fut d’ailleurs publiée plus tard à Paris par la Société d’Impression Photographique (SIP). Le titre « Alger 1838 » peut surprendre. Il rappelle en fait une exposition de lithogravures organisée à Berne par un jeune médecin suisse nommé Adolphe Otth, au retour d’un voyage à Alger au printemps 1837. Otth, qui était né à Berne en 1803, réalisa lui-même les lithographies à partir de ses dessins. L’accueil très favorable réservé à l’exposition l’incita à repartir en Egypte et Syrie dès 1839 où, frappé par la peste, Otth mourut finalement à Jérusalem. Cette même année paraissait un album composé d’une trentaine de ses lithographies algériennes : « Esquisses africaines dessinées pendant un voyage à Alger ». On peut regretter que Vollenweider n’ait pas su reproduire les magnifiques couleurs des lithogravures d’Adolphe Otth mais, après une première impression antérieure à 1900, il réédita la série en 1903 avec une gravure plus appuyée et surtout une image plus grande sur la carte.



1904-1937 : Le déclin et l’après-guerre


Les années 1904-1905 correspondent bien à l’apogée de la carrière d’Arnold Vollenweider. Un employé nommé J Racine est mentionné dans son atelier et Arnold lance une nouvelle série de cartes postales sur la commune de Perrégaux (dos divisé). Une photo-carte permet encore de localiser Vollenweider au 4, rue du Diwan en 1910 mais les cartes postales datées se font beaucoup plus rares après 1906, signe d’un réel déclin face à la concurrence de Jean Geiser et des parisiens Lévy et Neurdein. Le charme des cartes nuage ne suffit plus et les reproductions pleine carte de Vollenweider sont de bien moindre qualité que celles de ses concurrents. La discrétion en matière de nu explique-t-elle aussi le déclin d’un photographe-éditeur qui refuse de s’engager massivement sur un marché largement exploité par ses concurrents ? D’autre part, l’éditeur ne renouvèle plus son stock de photographies et c’est désormais sous la signature Photoglob Zurich que sont diffusés les clichés algériens de Vollenweider en photochromies (cartes postales de la série 3000). La guerre 14-18 porte enfin le coup fatal à l’âge d’or de la carte postale.
Dans les années 1920, Vollenweider réapparait et réutilise ses anciens négatifs pour des vues d’Alger en cartes postales « real photo » de très belle facture. Vollenweider s’inspire peut-être du succés des cartes marocaines de Flandrin mais le succès reste très insuffisant malgré l’édition de pochettes avec des vignettes photographiques glacées à prix réduit. Toujours sur le modèle de Flandrin, le fameux éditeur algérois Baconnier reprend aussi une « Collection Vollenweider » diffusée en héliogravure dont il existe encore de grandes planches non massicotées et que l’on trouve aussi co-diffusée par l’OFALAC. Le marché de la carte postale ne connaît pourtant qu’une brève embellie autour du centenaire de l’Algérie Française et de l’exposition de 1931.
En Algérie, l’éditeur Bougault s’appuie désormais exclusivement sur le tourisme, Prouho vend son fonds à Combier en 1930 et le photographe-éditeur Jouve a déjà dilapidé l’héritage Geiser dont on retrouve surtout des traces en cartes postales et chromolithographies chez Adia Nice (portraits et nus). Quant à la diffusion des photographies de Vollenweider, on trouve en 1924 un portrait d’Emile Thiénard, l’évêque de Constantine, dans la revue Le Pèlerin et quelques clichés dans « Le Centenaire de l’Algérie Française » d’Edmond Chappuis édité en 1930. Recherches à poursuivre…

En 1932, l’annuaire général du Département d’Alger mentionne toujours le studio Vollenweider 4, rue du Diwan et 9, place du Gouvernement, studio en étage que Vollenweider a pu ouvrir à la mort de sa première femme. Selon un témoignage familial recueilli par Pierre Caratéro, Arnold est alors remarié avec sa laborantine mais s’en trouverait fort mal, cette épouse dispendieuse n’aidant pas vraiment au maintien de l’activité photographique. Faudrait-il d’ailleurs dater ces mésaventures avant 1914 pour expliquer le déclin de Vollenweider ?
Un ultime kiosque face à l’opéra ne servirait plus qu’à la vente de matériel photographique et de cartes postales avant l’abandon définitif et une retraite forcée dans une propriété familiale située sur la commune de Ménerville, à 40 km d’Alger (Le Figuier). Vollenweider décède en 1937. L’année précédente, il était toujours membre de la Société Helvétique de Bienfaisance d’Alger.

La carrière non négligeable d’Arnold Vollenweider illustre tout autant l’âge d’or de la carte postale pionnière, objet de collection qui supplante la photo-carte et les vignettes pour album, que l'importance de la carte postale dans l'iconographie algérienne de la période coloniale. Elle témoigne aussi de la participation à ce corpus de ces photographes suisses que l'on retrouve partout dans le monde au côté d'autres nationalités pas toujours aussi bien organisées pour tirer profit de l'expansion coloniale. C'est enfin une sacrée aventure qui répond en premier lieu à des questionnements nationaux, familiaux ou individuels : ceux-là même qui expliquent un départ et un déracinement où le succès n'est pas toujours aussi éclatant ou durable que ceux qui figurent en première place des index de photographes, sans parler de l’échec de ceux dont on ne parlera peut-être jamais... 


Michel Mégnin
Octobre 2009-Février 2010

La version originale et illustrée de ce texte est parue dans la revue CPC , août-septembre 2009 -
Remerciements à Pierre Caratéro, Nora Mathys, Eric Cardona et Jean Balsan.